GONCOURT Jules et Edmond de

Edmond et Jules de Goncourt

Edmond et Jules de GONCOURT

1822 – 1896  /  1830 – 1870

 

 

Les Frères Goncourt, Edmond et Jules , séjournent au moins trois ans à l’hôtel Chevillon à partir de 1863 après avoir fréquenté Barbizon, et Marlotte. Ils ne se quittent jamais. La Mère Chevillon, dans les souvenirs qu’elle confie plus tard à Fernande Sadler, se souvient :

“Au mois de Juillet 63, ils prirent pension à l’auberge et passèrent de longues journées indolentes à contempler soit les jeux de soleil sur la rivière, soit le vol de papillons dans les choux. Ils vivaient toujours en plein air et avaient une grande tendresse l’un pour l’autre ; Edmond aimait la pêche et Jules la chasse. Ils se plaisantaient amicalement sur leur goût respectif.”


Dans leur journal, ils racontent :

“Nous voici dans une auberge de paysans, en pension à 3,50 francs par jour, habitant des chambres blanchies à la chaux, buvant du vin du cru, mangeant beaucoup d’omelettes. Mais il y a un verger, d’aimables figures de cabaretiers, une rivière à deux pas, où dans l’eau claire, l’on voit des poissons, un bateau, des lignes, une ruine à côté. Nous avons pour compagnons un frère du peintre Palizzi et un jeune “gentillâtre” de St Omer, Mr de Monnecour, commençant à faire de la peinture d’amateur.”

Jules de Goncourt – La couseuse
Collection Ville de Grez

Ils donnent également des descriptions des paysages grézois qui allaient servir de décor à leur roman, “Manette Salomon”, commencé à Grez :

” Sept heures du soir. Le ciel est bleu pâle, d’un bleu presque vert , comme si une émeraude y était fondue. Là-dessus marchent doucement, d’une marche harmonieuse et lente, des masses de petits nuages, balayés, ouatés et déchirés, d’un violet tendre, comme des fumées dans un soleil qui se couche. Quelques-unes de leurs cimes sont roses comme des hauts de glaciers, d’un rose de lumière…… En voyant dans la rue du village un coucher de soleil, vrai et naïf, absolument comme un Daubigny, il me vient à l’idée que l’école de paysage moderne, avec sa conscience et sa sincérité, finira par guérir de l’idolâtrie de la nature.”

 

A cette époque, il n’y a pas encore la joyeuse effervescence qui régnera plus tard et le moins que l’on puisse dire est qu’ils ne conservèrent pas un souvenir impérissable de leur séjour gréziot (ancien gentilé).


En plus de l’écriture, Jules pratique également la gravure et l’eau-forte. Il meurt à quarante ans laissant son frère aîné inconsolable. Ces grands écrivains, érudits et collectionneurs, laisseront leurs noms à la postérité au travers du prix littéraire éponyme. La ville de Grez possède une eau-forte de Jules, Vue de Grezdatée de 1864.